Auteur : 
Andréa NJAMENI

                                                                                                                                                                                 

Mathilde et Antonin sont tous deux entrepreneurs à Crealead. Elle, via son activité Boréal, est une spécialiste des politiques et stratégies de développement rural. Lui, à la tête d’Escal’O Sud propose des activités pleine nature. L’une et l’autre ont un fort tropisme écologique et essaient de mettre leur façon de vivre en adéquation avec leurs convictions. Autant dire que lorsqu’ils ont réfléchi à leur futur logement, ils ont étudié avec soin les différentes options pour être le moins impactant possibles. Mathilde vous proposera un partage d’expérience des grandes et petites péripéties qui ont rythmé leur construction. En l’élargissant aux questionnements sur la façon d’habiter son logement, une fois installé.

Comment vous êtes vous lancés dans cette aventure ?
Quand nous avons décidé de choisir notre futur logement, cela nous a tenu à cœur d’y traduire notre engagement écologique. Même si on a finalement décidé de construire, après avoir étudié la possibilité de rénover, d’être en habitat participatif... Le point de départ, finalement, a été notre installation dans un village de campagne, en location, qui a ouvert la voie à une opportunité d’achat.

Et donc une fois cette décision prise, est-ce qu’il a été facile de passer à la réalisation ?
Oui dans un sens, car si on veut une maison à moindre impact il faut qu’elle soit simple et petite. De ce point de vue il est parfois plus simple de faire sobre et neutre. Par d’autres côtés, c’est plus difficile car on échange avec des artisans qui ont leurs pratiques et ne sont pas tous sensibilisés de la même manière à ces questions.

Nous avions des idées très précises, que ce soit au niveau de la conception (une maison bioclimatique), du choix des matériaux et des isolants, et de notre volonté d’avoir des toilettes sèches de compétition. Et ces dernières ont vraiment été difficiles à installer ! Il faut être sûr de ses choix et savoir rester ferme, heureusement nous avons bien été accompagnés par un couple d’architectes qui a complètement adhéré à notre projet.

Vous êtes aussi engagés dans votre façon d’habiter votre maison et votre terrain ?
Oui nous essayons de rester sobre aussi dans notre façon d’habiter, être moins impactants sur notre environnement. Par exemple, le terrain restera après nous, encore plus que la maison, donc nous réfléchissons à ce qui est le mieux adapté pour y accueillir un maximum de biodiversité : une haie comestible, des murs en pierres sèches, permettre l’écoulement des eaux . Et puis aussi comment je minimise mon impact au quotidien sur des choses très simples : arroser différemment, installer un légumier à la place du frigo dans le cellier… C’est très satisfaisant quand tu vois que tu consommes peu, motivant de se dire qu’on est résilient et qu’on maîtrise nos usages. Plus globalement, ce projet nous a conduits et nous conduit encore à faire des pas de côté : privilégier la durabilité à la rapidité de la construction, investir du temps personnel - et donc du temps entrepreneurial pour nous – dans les travaux, l’aménagement, etc.

                                                                                                                                     
                                                                                                                                              Intervention de Mathilde lors de l'évènement écologie du 22 novembre 2022.