VAE : une réforme en mode start-up
Nombreux sont ceux qui possèdent compétences et expérience, mais à qui il manque des diplômes. Résultat, une évolution de carrière au ralenti, de moins bons salaires et un sentiment d’injustice…Le dispositif Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) a été créé à cet effet. Néanmoins le parcours de validation reste long et semé d’embûches. Un quart des candidats abandonnent en cours de route et beaucoup renoncent à entamer cette démarche. L’objectif de la réforme est donc de simplifier et de raccourcir le processus afin de valider 100 000 dossiers par an contre 25 000 actuellement.
Un accès à la VAE universel
C’est dans les grandes lignes, ce qu’est venu expliquer Olivier Gérard lors de cette matinée d’échanges organisée par Crealead et ses partenaires dans les locaux de Montpellier Management.
Désormais, l’accès à la VAE est universel et sans âge minimum ou maximum. Les candidats bénéficient de deux jours de congé pour préparer l’épreuve et peuvent valider partiellement une certification. La VAE « nouvelle version » offre la possibilité de compléter un diplôme ou une certification professionnelle « bloc de compétences » par « bloc de compétences ». Comme l’affirme Olivier Gérard : « c’est un nouveau service public qui va voir le jour. Un guichet unique (France VAE : https://vae.gouv.fr/) servira pour toutes les démarches des candidats comme pour les organismes accompagnateurs. Une réforme qui place les utilisateurs au cœur du système. »
Amélioration de la qualité de l’accompagnement
Pour Sylvain Graviel coordinateur à l’institut Solidarité Ténacité Emploi Force Insertion (Stefi), « cette réforme va permettre de mieux référencer les organismes accompagnateurs grâce à un cahier des charges plus sélectif ». Même son de cloche du côté de Philippe Soussan, directeur d’Emploi LR : « L’évolution du dispositif va améliorer la qualité de l’accompagnement avec un suivi individualisé et mieux financé ». Un financement qui devra être d’ailleurs provisoirement assumé par les professionnels de la formation. Ces derniers seront en effet payés par l’État à l’issue de l’accompagnement d’un candidat. Ils devront donc avancer tous les frais de prise en charge.
L’aspect financier ne sera pas le seul bouleversement de cette réforme. L’acquisition de connaissances et de compétences par bloc va, par exemple, profondément changer les habitudes des universités. Comme le précise Céline Ritterszki, directrice-adjointe du service Formation Continue de l’université de Montpellier : « nous avons jusqu’en 2026 pour organiser nos formations en bloc de compétences ». « D’autant plus, ajoute Hélène Durand, directrice administrative du service Apprentissage et Formation continue de l’université Paul-Valéry Montpellier 3, qu’aujourd’hui 50% de la population active est diplômée de l’enseignement supérieur et que de plus en plus de personnes entament un parcours de reconversion ».
Ainsi avec cette réforme, la VAE, au départ confidentielle, va concerner progressivement une large majorité de la population de notre pays.