Conférence, Débat

Femme/homme : le long chemin vers l’égalité au travail

Vendredi 21 mai 2021
Secteur : 
Tous secteurs
Auteur : 
Florent Bellouard

L’égalité entre les femmes et les hommes, notamment dans les milieux professionnels, devient une question critique pour notre société en ce début de 21ème siècle. Crealead, en phase avec ses valeurs émancipatrices, a souhaité s’emparer de ce sujet. Elle vient de désigner deux référentes et organise ce jeudi 27 mai (10h) une table ronde en ligne sur cette thématique.

Par Florent Bellouard

93 sur 100, c’est le score réalisé cette année par Crealead sur l’Index de l’égalité professionnelle mis en place par le ministère du Travail et obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés depuis mars 2020 ! Bon résultat mais peut mieux faire… Seules 2 % des sociétés peuvent, en effet, se revendiquer d’un sans faute. A titre de comparaison, pour 2021, la moyenne des entreprises françaises concernées se situe autour de 85 sur 100. On peut retrouver le détail du résultat de Crealead sur son site internet.

Ce fameux index se calcule à partir de 4 à 5 indicateurs en fonction du nombre de salariés de l’entreprise. Il mesure :

  • l’écart de rémunération femmes-hommes,
  • l’écart de répartition des augmentations individuelles,
  • l’écart de répartition des promotions (uniquement dans les entreprises de plus de 250 salariés),
  • le nombre de salariées augmentées à leur retour de congé de maternité,
  • la parité parmi les 10 plus hautes rémunérations.

Si l’entreprise comptabilise un score inférieur à 75, elle dispose alors d’un délais de 3 ans pour se mettre en règle. En cas de non respect de ses obligations, elle s’expose à une amende qui peut aller jusqu’à 1% de sa masse salariale annuelle.

Néanmoins si ce tableau d’évaluation facilement lisible est le bienvenu, il reste insuffisant pour mesurer l’inégalité qui perdure entre les femmes et les hommes. L’économie sociale et solidaire a mis en place son propre observatoire depuis 2018. La dernière étude publiée , précise et détaillée, montre en effet que le chemin vers l’égalité réelle, quoique engagé, reste encore long...

 

3 questions à Elodie Millet co-référent.e égalité femme/homme à Crealead

Consultante et formatrice dans le développement de projets sociaux, elle sera, avec Raimatou Achimi, en charge de ces questions à Crealead.

 

Crealead : pour vous que signifie l’égalité femme/homme ?

Elodie Millet : L’inégalité professionnelle entre les femmes et les hommes découle en fait des rapports entre les genres ou plutôt que de l’idée que l’on s’en fait. Pour moi, les différences genrées ne doivent pas être un handicap mais un atout. Ce qu’il faut combattre et dépasser ce sont les assignations que nous impose la société depuis notre enfance (place, comportements, attentes, métiers). Je suis convaincue qu’elles sont un frein au développement des entreprises. Je prends l’exemple masculin du congé paternité qui doit être pris sans jugement ou la possibilité d’un temps partiel pour s’occuper de ses enfants. Je peux évoquer aussi l’exemple féminin dans l’entreprenariat avec des tarifs souvent sous évalués pour un même service et un même niveau de compétence.

Crealead : comment voyez-vous votre rôle de co-référente ?

Avec Raimatou nous allons suivre une formation spécifique au Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF). Je trouve cette collaboration entre un.e salarié.e de l’équipe structure et un.e co-entrepreneur.e très enrichissante. Je compte bien apporter ma pierre au débat comme lors de la table ronde du 27 mai. Je souhaiterais aussi interroger les crealeadien.ennes sur les écarts de rémunérations et sur l’utilisation de l’écriture inclusive car le langage a un impact sur l’évolution des mentalités. Voilà pour mes intentions à priori mais je reste ouverte à toute suggestion.

Crealead : Comment envisagez-vous la suite du combat pour l’égalité femme/homme ?

Elodie Millet : Je suis plutôt optimiste. Je pense aux nouvelles générations qui sont plus sensibles à ces questions. Elles se sentent moins assignées à des rôles genrées que les générations précédentes. Le langage évolue aussi. Je parlais de l’écriture inclusive tout à l’heure, mais au-delà de cette formalisation, je remarque que chacun.e d’entre nous a tendance à « dégenrer » le nom des métiers par exemple. Après je suis bien d’accord que c’est un long chemin individuel et collectif. Femmes et hommes nous devons prendre conscience de notre propres préjugés et comportements et apprendre à les dépasser.